La charte de la Maison du Bien Commun


La vocation de la Maison du Bien Commun est de rassembler l’ensemble des personnes sensibles au Bien Commun ; pour leur permettre de se connaître, de s’entraider, et de participer à la construction d’une société conforme à leurs valeurs.

Impossible donc, de ne pas expliciter quelques-uns des combats qui sont les nôtres ; afin de s’assurer du cap que nous voulons donner ensemble à cette Maison. Sans en dresser une liste exhaustive, ce document a pour but de présenter, sous la forme d’une charte, quelques enjeux qui nous semblent déterminants pour l’avenir de notre monde, afin de s’assurer de l’adhésion de nos mécènes.

Tout d’abord, il s’agit de définir ce que nous mettons derrière la notion propre de Bien Commun, terme parfois galvaudé, et souvent assimilé à l’ESS, l’impact sociétal, ou encore l’intérêt général. Par Bien Commun nous entendons la définition de la Doctrine Sociale de l’Eglise :

Le fait de rendre accessible au plus grand nombre : l’eau, la nourriture, le logement, la santé et les conditions matérielles nécessaires à une vie digne ;

l’éducation, la culture, la formation et l’emploi qui permettent le plein épanouissement ;

la vie et la mort de façon naturelle pour respecter l’écologie humaine ;

un environnement préservé ;

un cadre de vie sécurisé.

Le Bien Commun de tous est universel, libre et accessible à chacun, prioritairement aux plus démunis.

Nous avons conscience que la vision du Bien Commun que nous portons n’est pas partagée par tous. Elle n’est pas non plus la plus diffusée sur les réseaux sociaux, dans les médias ou dans les instances du pouvoir. C’est pourquoi, elle doit être partagée par nos membres. Nous ne prétendons pas non plus avoir le monopole du Bien Commun. Nous souhaitons simplement nous investir au service de notre vision et donner du poids à toutes les initiatives et les engagements qui vont dans ce sens. En particulier, nous sommes sensibles à quelques principes, porteurs d’enjeux déterminants pour l’avenir.


1

Nous défendons l’idée d’une éducation qui sécurise et prépare les jeunes générations au monde de demain.

Par sécurisation, nous entendons tout d'abord assurer la sécurité affective : faire grandir les enfants dans un cadre sain, leur permettre de se construire selon leur identité et leurs besoins, et leur donner accès à des activités, contenus ou informations appropriées à leur âge. Nous entendons également la sécurité intellectuelle, en développant chez nos jeunes les qualités et la culture nécessaires à leur action pour le monde : curiosité, intelligence, rigueur, connaissance, … 

Nous croyons en l’idée d’un projet éducatif partagé entre l’école et la famille. Ils jouent ensemble un rôle clé pour former la jeunesse en lui donnant des limites et des repères stables. C’est aussi le rôle de l’école et de la famille de transmettre aux jeunes générations l’amour de la France, l’intégration de notre héritage et l’importance de faire nation.

2

Nous défendons l’idée que l’écologie humaine et l’écologie environnementale sont intimement liées.

L’avenir de notre planète ne peut pas être traité séparément de l’avenir de l’Humanité. La vie qui nous est offerte, la terre qui nous est confiée sont des cadeaux que nous devons magnifier, et non pas détruire, pour les transmettre aux générations futures. Nous devons repenser nos modes de vie pour construire un monde plus juste, bienveillant et respectueux de la Nature et de l’Homme. Nous cherchons à construire une société plus rassurante. Pour cela, nous pensons qu’il faut mettre le bien de la personne humaine au centre de toutes les décisions que nous prenons. Cela suppose de pacifier les relations entre l’Homme et son milieu. Ce souci du milieu vivant est indissociable de celui de la dignité humaine. Nous défendons la vie partout où elle est menacée. Nous souhaitons que chacun contribue à sa manière, dans sa vie professionnelle et privée, avec ses qualités, ses charismes et sa sensibilité, à permettre à tous les hommes, et en particulier aux plus démunis, de participer tout au long de leur vie à ce projet de société.

3

Nous défendons une technologie maîtrisée qui ne cherche pas la toute puissance de l’Homme.

Le progrès technique n’est pas une fin en soi, et tout progrès technique n’est pas nécessairement bon. Il est un formidable outil pour nos sociétés tant qu’il ne devient pas une menace pour l’Homme, en particulier pour les plus démunis. Pour chaque progrès, nous avons le devoir de nous positionner, de nous demander s’il sera à l’origine d’un plus grand Bien. Le progrès technique doit servir le plus faible, et non pas renforcer des inégalités déjà très marquées. De nombreux progrès récents autour de la médecine, d’Internet, des nouvelles technologiques donnent à certains une emprise colossale sur l’humanité. Et empêchent d’autres personnes de poser des choix libres. Nous devons œuvrer pour une utilisation plus éthique et morale de la technologie afin qu’elle respecte l’essence même de l’Homme.

4

Nous croyons que les entreprises doivent s’engager pour une économie et une finance plus justes.

Elles ont un rôle clé à jouer pour promouvoir une finance plus éthique, mais aussi un modèle social et sociétal plus sécurisant. Cela passe par une remise en question de la logique court-termiste et purement économique qui prévaut aujourd’hui, par la primauté de l’humain qui ne peut être considéré comme un simple moyen pour arriver à une fin, par une distribution et un partage plus vertueux des profits et par plus de transparence. Nous devons également veiller à préserver le lien entre le secteur financier et l’économie réelle pour éviter d’avoir une finance déracinée. Nous croyons que chaque entreprise, au-delà de sa finalité économique, doit contribuer au bien commun en répondant aux enjeux culturels, sociaux et environnementaux de notre monde.

5

Nous sommes aussi convaincus de l’importance de relancer nos industries pour limiter notre dépendance vis-à-vis des pays étrangers.

Nous souhaitons retrouver une forme de souveraineté industrielle. Cela passe par un renforcement de l’attractivité de nos territoires, par des investissements pour soutenir l’innovation et la recherche et par la préservation et l’amélioration de nos savoir-faire. Nous devons stopper la course effrénée à la compétitivité, maîtriser et repenser nos chaînes de valeur et favoriser les entreprises françaises dès que c’est possible. Nous défendons l’importance d’un maillage territorial qui permet de redonner leur juste place aux territoires en déclin. Nous prônons le recours à l’économie locale, et souhaitons œuvrer pour la redynamisation de nos territoires. Développer l’autosuffisance alimentaire et productive de nos villes nous semble essentiel. Enfin, nous pensons qu’il est important de créer des conditions économiques d’équité entre les pays


6

Nous croyons qu’il faut repenser le rôle des médias dans l'information de la population.

Nous défendons un pouvoir médiatique qui forme et qui informe. Un pouvoir médiatique représentatif de la société. Un pouvoir médiatique qui offre des contenus de qualité, pour permettre à chacun de se poser les bonnes questions, et d’agir en toute liberté.

7

Nous défendons le rayonnement de la France 

Nous sommes fiers de la culture de notre pays, de sa richesse historique, culturelle, patrimoniale et géographique. Nous acceptons notre passé. Construire un projet de société sans assimiler notre héritage nous semble impossible. Nous souhaitons que la France continue d’avoir du poids dans les relations internationales, et qu’elle puisse défendre sa culture et proposer son propre modèle.

En rejoignant la communauté de la Maison du Bien Commun, les mécènes s’engagent à respecter les valeurs de la Maison qui sont l’audace, la bienveillance, la fraternité et l’humilité.